L’épilation laser n’est pas à proprement parler dangereuse. Néanmoins, il faut être informé des conditions optimales de son usage et rester conscient que le traitement peut toujours comporter des risques.
Comme nous l’avons vu sur les pages décrivant le fonctionnement de l’épilation laser, les lasers épilatoires fonctionnent tous de la même manière : ils transforment la lumière en chaleur pour détruire le bulbe pilaire (la racine responsable de la pousse du poil) en la brûlant. Tout l’art de l’épilation laser consiste donc à savoir doser l’énergie du laser pour détruire à coup sûr chaque poil sans endommager la peau et en provoquant le moins de douleur possible.
Un appareil réglé trop faiblement rendra la séance confortable mais ne détruira pas complètement le poil ou n’en détruira pas assez. Au mieux, il fatiguera le poil, au pire il pourrait provoquer des séances de repousse paradoxale, la chaleur ayant stimulé et non détruit le poil (ce qui est exactement l’inverse de l’effet recherché au départ).
Inversement, un appareil réglé de trop fort sera efficace pour l’épilation mais pourra endommager ou brûler la peau.
Fort heureusement, les lasers modernes offrent des réglages précis compte tenu de chaque phototype de peau (couleur de peau) afin de proposer le meilleur dosage. Ils sont aussi équipés de générateurs de froid pulsé, qui, couplés à la pièce à main du laser permettent de protéger efficacement la peau de la chaleur et atténuent fortement la sensation douloureuse.
L’épilation laser comme nous l’avons vu, est une technique d’épilation progressivement définitive. Parce qu’elle n’est efficace que sur une seule phase de la vie du poil (la phase anagène ou phase de croissance), elle nécessite plusieurs séances espacées d’un temps assez long pour traiter tous les poils en phase de croissance (qui ne le sont jamais tous en même temps). Cette phase dépend de la zone traitée, de la personne, de sa couleur de peau, de l’épaisseur de ses poils…
Par ailleurs, le laser fonctionnant par balayage d’une zone complète et par contraste entre la couleur poil et la peau, son fonctionnement est optimal plus le poil est foncé et plus il est épais. C’est la raison pour laquelle une épilation laser n’est jamais réellement et complètement définitive. Il reste toujours 10% à 20% de pilosité résiduelle inaccessible au laser car les poils sont trop fins, trop épars. En général, cette pilosité résiduelle reste très discrète et donne entière satisfaction sur le traitement. Il est donc inutile de s’acharner à de nombreuses séances supplémentaires sur le duvet restant. Le risque devient même réel d’une repousse paradoxale due à l’échauffement et à la stimulation de la zone de duvet.
Les zones les plus délicates à épiler sont donc les duvets où il faudra faire très attention avant de passer un quelconque faisceau laser dessus. Les duvets du visage en particulier sont les zones les plus difficiles à traiter : lèvre supérieure, joues, menton sont des zones avec un nombre de follicules pileux très concentré où les poils sont fins et peu contrastés. Le laser sera donc à employer avec parcimonie car le risque de repousse paradoxale est élevée, le duvet résistant au laser et celui-ci n’ayant pas la capacité de traiter tous les poils de la zone. Les personnes jeunes issues du bassin méditerranéen seront notamment les sujets les plus à risque. Il est donc indispensable de s’adresser à un médecin expérimenté et spécialisé dans l’épilation laser pour poser un diagnostic juste sur les cas délicats d’épilation laser du visage.
On sait que le poil est fortement lié à l’activité hormonale des personnes. Les sujets jeunes n’ayant pas encore stabilisé leur production hormonale seront souvent plus difficiles à traiter et augmenteront le risque de repousse paradoxale surtout s’il s’agit de populations à risque. L’épilation laser est donc plus efficace à partir de 30 ans pour les femmes comme pour les hommes. Il conviendra de traiter avec prudence des jeunes femmes et hommes sorties récemment de la puberté dont les poils pourraient surréagir à l’échauffement provoqué par le laser.
Le bronzage est une contre-indication stricte de l’épilation laser. C’est pourquoi on la pratique préférablement en hiver. Il est impératif d’arriver pour sa séance d’épilation laser sans aucun bronzage même plusieurs semaines auparavant. De la même manière, il ne faut surtout pas s’exposer au soleil après une séance d’épilation laser. Le bronzage est une réaction de défense de notre peau contre les agressions du soleil. Celle-ci se charge en mélanine en activant les mélanocytes qui sont les cellules responsable de la coloration de notre pigmentation. Hors, le laser utilise justement la mélanine pour viser le poil et conduire la chaleur jusqu’au follicule pileux pour le vaporiser. Une peau bronzée risque donc de tromper le faisceau du laser qui pourra endommager la peau et être beaucoup moins efficace dans la suppression des poils. Le risque le plus important étant celui des hypo pigmentations sur les zones traitées. Heureusement, celle-ci sont quasiment toujours réversibles avec le temps.
Le boom de la commercialisation d’appareils d’épilation laser domestiques portatifs montre bien à quel point ce traitement est plébiscité pour son confort et son efficacité. Néanmoins, il conviendra d’être prudent avec l’utilisation des épilateurs à faisceau laser portatifs que l’on peut acheter dans le commerce pour une utilisation à domicile. Ces appareils ne sont d’ailleurs par réellement des lasers. Ils sont assimilés aux lampes IPL (lampes à lumière intense pulsée ou lampes flash) de moindre puissance. La puissance des lasers épilatoires médicaux étant réservée exclusivement à un usage dans un contexte et sous diagnostic médical.
Moins puissant que les lasers, ces appareils ne sont pas sensés engendrer de risques de brûlure mais leur efficacité peut justement être discutable compte tenu de leur action limitée. Leur utilisation sera donc à prévoir avec la plus grande prudence sur les zones de duvet en particulier sur le visage. Leur action d’échauffement sans destruction complète comporte un risque réel de repousse paradoxale. La notice est à lire en détail avant tout usage. Par ailleurs, le faisceau est également très dangereux pour les yeux. L’appareil est à manipuler avec précaution.
N’oublions pas que l’épilation laser est un acte médical. Il doit donc respecter un processus légal comme l’obligation d’un rendez-vous préalable à la séance au cours duquel le médecin diagnostiquera la faisabilité de l’épilation compte tenu du sujet et de la zone à épiler. Il remettra également un devis et un consentement au patient qui dispose d’un délai de 15 jours obligatoire avant de commencer le traitement.
Attention donc aux nombreux centres lasers qui proposent des promotions et des séances à la chaine. La précipitation et les coûts trop bas ne sont pas toujours le meilleur environnement pour un bon diagnostic de départ et un travail de qualité. Une séance un peu expédiée et vous voici avec de jolies aisselles zébrées !
Récemment la loi a imposé que l’acte d’épilation laser soit réalisé exclusivement réalisé par le médecin lasériste. Dans la réalité, il est en est souvent autrement puisque de nombreux centres confient le diagnostic au médecin mais l’acte d’épilation laser en lui-même à des assistantes. Celles-ci ne sont d’ailleurs pas forcément les moins bien qualifiées pour cet acte car elles ont pour elles l’expérience, le coup de main et ont été parfois formées de façon très qualitative.
Néanmoins, là aussi, assurez-vous de la compétence des personnes qui vous prennent en charge.